• Course à coefficient 3 de 650 milles. Plus de 13.000 skippers engagés à cette heure.
• Monture : monocoque Figaro III.
• Durée prévisionnelle de la course : 4 jours.
• Départ de Morlaix dimanche 10 septembre 2023 à 14:00.
• Arrivée à Piriac-sur-Mer, Vendée.
• 1.200 points-crédits offerts pour équiper son bateau.
• Classement international : 3.000 points à l'arrivée au 1er, 1.265 points pour le 1.000ème

Départ hier à 14:00. Je suis le seul de Mille-Sabords à y participer. Premier constat : il n'y a pas de vent ou si peu. On devrait se traîner à 5 ou 6 nœuds pendant les premières 24 heures sinon plus.

Très bon début de course, pour une fois. Bien que pointé au-delà de la 8.000ème place après une heure de course et après avoir mis dans le sillage tous ceux qui étaient partis sur la route facile, me voici dans le top 300 quatre heures plus tard, au passage de la première balise. Pour une grande majorité de skippers, le match est sans doute déjà plié. Mais sait-on jamais, on a déjà vu d'étonnants rebondissements.

Vers minuit, nous approchons du paquet d'îles au large de Brest, un coin très dangereux, et c'est là que je fais ma première boulette et relégué 650ème. Par chance, je découvre un trou de souris où je m'engouffre, permettant de récupérer les 2 milles perdus bêtement. La jonction avec la tête s'est faite peu avant midi.

Le point après 24 heures de course :

La météo changeante pourrait bien créer quelques surprises.

Hé oui et c'est ce qu'il s'est passé hier. J'ai dû tirer un bord supplémentaire pour ne pas me manger la côte alors que j'aurais pu anticiper.

Après une nuit relativement tranquille (peu d'évolution des vents), cette seconde journée de course s'achève avec un gain de 81 places, places qui sont très chères en tête de course.
Nous naviguons aux vents portants depuis hier 18 heures faisant un tantinet monter la moyenne et surtout autoriser moins de présence à la barre qu'avec des vents au près, comme hier.
Pour l'heure, tout baigne. Nous serons aux approches de la dernière balise, au fond du golfe de Gascogne, dans 10 heures où ne règnent que des vents de 2 nœuds. Ça risque d'être chaud patate avec de forts risques d'échouage, vu le peu de place entre bouée et rivage.

Le point après 48 heures de course :

Le profondeur sous la quille demandera d'y prêter autant attention qu'à la direction du vent.

Heureusement, ce paramètre n'est pas intégré dans le moteur du jeu.

Du bon et du moins bon dans cette troisième journée.
On va commencer par le moins bon :

• Il est minuit quinze lorsque se présente le dernier virement de bord qui mène à l'ultime balise située au nord de l'Espagne au large de Oviedo. Au vu des vents très favorables, je décide d'anticiper l'empannage de 10 minutes sur la tête de course, tout en me ménageant un plan B au cas où ... Effectivement à 05:00, changement de vents. Plan B en place et une correction de 15 degrés s'impose qui s'accompagne d'une réduction de la vitesse de 2 nœuds.
  Tout semblait passe bien se passer jusqu'à 6 heures du matin, alors gratifié de la 27ème place et je caresse l'espoir d'y croire. Je me mets à perdre 2 ou 3 places, puis 5, puis 10, puis 100 ... jusqu'à 07:00 lorsque le gros de la tête m'a littéralement avalé et envoyé 1.500ème lors du franchissement de la balise.
• Le bon : bien qu'ayant en plus perdu 2 petites minutes au passage très délicat de cette balise, je suis remonté, 3 heures plus tard, dans un classement à 3 chiffres à seulement 1 mille du skipper de tête. Dit autrement, il y a 1.500 bateaux dans 1 mille carré.

Le point après 3 jours de course :

Le rapport de cette 4ème journée de course se résume à une panne de réveil. Ayant prévu un virement de bord à 02:00 du matin, fallait-il encore ne pas oublier de programmer le réveille-matin.
Bref, j'ouvre les yeux à 6 heures pour constater l'étendue des dégâts. Il me faut 4 heures pour rejoindre la route optimale et me voilà dans les limbes.

Le moral n'est pas trop entamé car il reste encore 30 heures avant de rallier l'arrivée et comme il y a des bateaux partout, la flotte s'étalant sur 70 milles de large, les chances de rentrer dans le top 1.000 ne peuvent être écartées. On va voir ce qu'on va voir !

Le point au 4ème jour de course :

Bonsoir Cousin

j'ai entendu parler de quelqu'un du prénom de Pierre qui disait, << l'essentiel c'est de participer ... >>

Ok je sort pas taper ...

Hello,
Je le connais lui, c'est un cousin. Il n'avait pas tort, à l'époque, mais c'est un vrai bonus quand tu gagnes.

Quand tu te lèves à 7 heures du matin et que ta moitié t'embrasse tendrement en te souhaitant un bon anniversaire, que dehors brille un soleil éclatant, que tu te connectes à Virtual Regatta pour voir où en est ton bateau et que le système t'écrit que tu as gagné 2.452 places depuis ta dernière connexion, tu te dis que voilà une belle journée qui s'annonce.
Quand tu regardes ce qu'il se passe à l'arrivée pour ton bateau, vers 22 heures, et que tu vas mettre 4 heures pour couvrir les 7 milles restants agrémentés de 2 empannages, tu te dis que ça va moucher rouge.

Souhaitez-moi bonne chance !

C'est vraiment une très belle journée. Après avoir planché un bon moment sur les trajectoires possibles, j'ai trouvé le chemin qui permettrait d'arriver avant la pétole de 17:45 et les deux empannages, sous 1 nœud de vent, associés. Cela se joue à 1/4 d'heure près. En espérant que d'ici là plus rien ne bouge ...
Et du même coup retrouver mon classement à 3 chiffres avant la panne de réveil d'il y a 30 heures.

La carte à 8 milles de l'arrivée pour le vainqueur potentiel :



Le point après 5 jours de course :

On peut dire que je reviens de loin ! Évidemment si le réveil avait été programmé c'eût été mieux, mais ça on ne le saura jamais.

Sur 13.934 skippers engagés, arrivé 923ème à 17:30 après 5 jours 3 heures et 30 minutes de course.

Mon bateau, à 1 mille de l'arrivée, qui se traîne à 3,4 nœuds :



Le classement définitif :
Par catégorie :

• International : 923ème
• National : 684ème
• Départemental : 1er

Le diplôme :

2heures un quart d’écart du 1er un gros peloton autour de toi ...

félicitations moussaillon

Figure-toi que j'ai moi aussi vécu un très bon début de week-end. Le 15, je recevais des amis dans ma nouvelle demeure à la campagne, et il ont redécouvert les joies de l'observation du ciel à l'oeil nu.
Nous nous sommes ainsi extasiés devant des objets visibles sans instrument; certains artificiels (ISS, constellation de satellites Starlink) et d'autres naturels (galaxie d'Andromède, double amas de Persée, etc...). Tout cela sans pollution lumineuse et avec une extinction de l'éclairage public à 23H.

Bref, depuis quelques jours, je tartine et tartine encore mes journées d'une substance que je redécouvre: le bonheur, le vrai, au naturel. Sans artifices, sans bruits, sans voisins envahissants, sans toutes ces choses qui auraient tôt fait de faire venir les mécréants...

Si Depardieu était présent, il s'exprimerait ainsi: "Nom de Dieu, on n'est pas bien là?"
Jean-Pierre Marielle serait plutôt du genre: "Putain de bordel de merde, c'que c'est bon!"